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FELICITATIONS OU CONDOLEANCES

                                    Par Nkurunziza Apollinaire

Félicitatioooons ! Un SMS de la part de qui ? Paul !

Je réponds : « Merci d’abord, mais de quoi ? » Pas de réponse. Impatience. Ok, j’essaie de deviner : « Mon papa est guéri ?... j’ai réussi l’examen de permis de conduire ?... J’ai… j’ai… etc. »  Incertitude. Flou total. Je m’en fous.   « Déblocage ! Tes tas de pagnes sont libérés. Mes félicitations encore une fois, mon cher ». Me répond Paul.

« Aouffff ! » je tressaille de joie. Mon camarade me secoue : « Qu’y a-t-il ? »  Je me réveille et constate : « C’était un rêve ». Puis je me rassure : « C’est un rêve porte-bonheur ».

Si vraiment ça se passe ainsi je deviens milliardaire, surtout que je ne paie pas l’impôt -  On se connait avec un agent de l’OBR. Je me plonge dans une imagination utopique. Je ne me rendors plus.

Il est 5 heures dix.

Un brouhaha non loin de chez moi. Un tumulte qui va en augmentant d’ampleur. D’un coup, j’ouvre les lamelles de la fenêtre. Un bruit fort de voix mixtes. J’enfile mon pantalon Jeans, mon T-shirt noir et des sandales. Elles sont à la mode pour le moment. Où est mon téléphone ? Sur la table. Oh, un message : « rendez-vous à la place de la faim à 5heures pile ».  Pour quoi faire ? Je ne sais pas encore. Pas de temps pour réfléchir. Des applaudissements retentissent et l’écho m’arrive à travers la fenêtre. Comme un éclair, je dégringole les escaliers de mon appartement – j’habite au 5ème niveau. « Oh  pardon, s’il vous plaît » je me heurte contre un honorable camarade. Enfin, je parviens au rez - de- chaussée. Une foule nombreuse, formée de garçons et filles. Ils s’entassent. Les uns portent des vestes en cuir ou des tricots, d’autres portent des foulards autour du cou.  Il fait froid. Ratatiné sur moi-même, j’enfonce les mains dans les poches de mon Jeans. Je sens ma carte d´ identité dans l’une des poches. Ça ne fait rien. Je me faufile dans la foule qui chuchote. Je me réchauffe. C’est la paix.

« Camarades, honorables compères et commères, nous sommes ici pour défendre nos droits. Notre cause est noble ». Un applaudissement interrompt l’honorable orateur. « Nous devons réclamer nos dus. Pas dans le futur mais dès maintenant. Oui, ils ont la force, c’est vrai, mais nous avons la durée. Nous sommes jeunes, eux ils sont vieux. »  Sur ces mots, des sifflements de soutien me casse les oreilles. De petite taille, je me tiens sur les orteils pour voir cet orateur si éloquent et si volubile, mais en vain.

« Honorables compagnons de lutte et de route », continue le même individu.  « Levons-nous et partons. Pas d’autres choix. Rester calme et mourir de faim ? C’est une mort silencieuse. Mourir en réclamant nos droits ? C’est la mort courageuse et prometteuse. Entre les deux maux choisissez vous-mêmes le moindre ».  Des voix unanimes s’élèvent : « Une mort prometteuse, une mort prometteuse … ». Au milieu de la foule, je répète le slogan « une mort prometteuse ».

« Zéro minute zéro seconde ­ comme un éclair, on est à la recherche de nos droits ». La même voix se fait entendre, mais cette fois-ci impérative. Quels droits ? Les pagnes confisqués. « Où sont nos droits ?» Me demandai-je. « Comment les localiser ? » Peut-être à l’aide des torches comme des avocats à la recherche de la justice !

Il est 6 heures du matin.

La foule se disloque. Une marche en débandade. De petits groupes de deux ou de trois marchent hâtivement. Je suis seul. J’emboîte le pas aux autres. Où est-ce que nous allons ? Je ne sais pas vraiment. J’ai faim. Caillouteuse et pleine de nids de poule, on la longe. C’est l’Avenue de la faim. On se dirige vers une destination inconnue – peut-être juste pour moi qui ne sais pas où nous allons. A grands pas, on marche. Un plaisantin dirait que nous sommes à une vitesse de zéro minute zéro seconde.

Il est 8 heures moins quelques.

Le soleil du matin annonce une belle journée. Des rayons, qui inondent les âmes de vitamines, nous arrosent obliquement. Sur un immeuble en étage de quelques niveaux – je ne sais préciser le nombre – de forme rectangulaire, avec des annexes sous forme pyramidale ; nous fixons nos regards. À la façade principale, un mur en verres noirâtres dans lesquels on se voit en entier. Un grand portail de grillage donne accès au building qui héberge nos droits. Devant cet incommensurable monument, des voitures de toutes marques sont garées. « Aa ah ! Voici le détenteur de nos droits ». Me dis-je intérieurement. Je regarde autour de moi. La même foule de 5 heures du matin.

Poussé par je ne sais quel esprit, je me retrouve dans l’immeuble. Cette fois-ci au milieu de la foule, serré au point de perdre le souffle. Je suis mal à l’aise. C’est une véritable fournaise ! Avancer ? Reculer ? Impossible. Les honorables compères et commères  obstruent  le corridor. Des voix mixtes derrière moi répètent : « zéro millimètre, distance de zéro millimètre ».

 Des improvisations artistiques naissent sur place. «  Nos pagnes, nos pagnes, nous mourrons de faim à cause de toi, building. »  Dans des ténors et des basses, les mêmes voix chantent. On dirait que c’est la fête. Les swahili disent : kifo cha wengi ni harusi. Je baille tellement que les mâchoires se fatiguent.

On transpire.  Je transpire. Le SAUNA n’est pas seulement électrique, mais également faite de la foule qui s’entasse. Puis-je me retirer ? Non. La distance qui sépare les uns des autres est de zéro millimètre. Devant une porte rectangulaire, en métal et colorée au rouge, on se serre – avec les mêmes chansons. Plutôt les mêmes slogans. L’identité de la porte derrière laquelle est déposée notre pain est libellée ainsi « cabinet du détenteur des droits ». On frappe à la porte en répétant la même chanson « notre pain ». On danse à la burundaise. Je danse mais j’ai faim. La mort commune est une fête.

Du bruit dehors. Qu’est-ce qui se passe derrière cet immeuble qui nous engloutit tous – compères et commères ? Aucune idée. On crie de plus bel : notre pain, notre pain. Tel l’adage des crapauds chez le roi qui criaient : donnez-lui, donnez-lui !

Il est 9 heures vingt.

J’attrape une toux aigue. Je frotte les yeux. C’est du piment. On fait de même à côté de moi. Tout le monde tousse. Le brouhaha s’amplifie. Le brouillard de Bugarama, le matin pendant la saison des pluies, nous entoure. Cette fois-ci chaud et pimenté. Plus de résistance. D’un mouvement spontané, on se bouscule vers l’arrière. Je perds l’une de mes sandales. Ça ne fait rien. On se bouscule sérieusement. Qu’est –ce qu’il y a au juste ? Aucune d’idée. Sans comprendre ce qui nous arrive, nous sommes dehors, à terre, les uns sur les autres. Des hommes en uniforme bleue, armés des orteils aux cheveux, nous encerclent. Ils tentent de nous attraper. Qui sont-ils ? Un de nos honorables camarades de lutte s’écrie : « Attention attention, les Mister Blue » !

En criant au secours, on se sauve. On court en déroute. Au milieu de deux agents en bleu je me glisse, moyennant deux coups de gourdin. Sauvé, je me dirige vers mon appartement, au 5ème niveau, à demi mort de faim et de fatigue – bien sûr accablé également des deux coups de gourdin. Epuisé, je m’allonge sur mon matelas vieil et mince communément appelé chez nous ugwembe, sans toutefois enlever les habits sales et déchirés dans lesquels j’ai défilé toute la matinée. Je fais une rétrospection. Les scènes défilent dans ma tête. J’imagine qu’après ce coup non préparé on va nous rétablir dans nos droits. Je me dis que bientôt on nous invitera à visiter le dépôt de l’OBR. En ville ? Peu importe l’endroit ! Immédiatement je pense à ma carte d’identité qui était dans ma poche. Je ne la trouve plus. Elle est sans doute perdue. Tant pis. Mais comment me reconnaitre alors comme marchand de pagnes ? C’est fini les réflexions. Je dors.

« Au secours, au secours », je crie. Je vois les hommes en uniformes qui nous entourent et qui nous frappent. On s´entasse. Des fumées de piments nous enveloppent. Tout le monde tousse. Ivres de gaz lacrymogène, on nous capture tous. Une voiture de marque Hilux nous attend derrière la clôture de la villa. On nous embarque dans la fameuse Kizunguzungu. Vers où ? Je ne sais pas. Un Mister Blue me piétine avec ses bottes d’agronomes. Il se moque de moi : « Reprenez ces slogans ! Lancez-moi ces pierres ! »  Je pousse un grand cri : « Oô, il me tue ce renard, cet imbécile de policier ». Je me débats. « Qu’est-ce qui se passe ? » me demande mon camarade de chambre. Je me réveille. Je lui explique que le policier me piétinait à perdre le souffle. Il constate avec moi : c’était un cauchemar.

Il est 18 heures moins le quart.

Tout est noyé dans le silence. Un calme de deuil caractérise le voisinage. Au loin, les honorables compagnons de lutte et de route se parlent en de petits groupes et à voix basse. Une lampe éclaire faiblement sous le toit du hangar devant lequel on s’est rassemblé très tôt le matin. Les salives sont amères. Je crache tout le temps. J’ai tellement faim. Sur le point de tomber, je me résous à passer d’une personne à l’autre pour solliciter au moins deux cents francs pour m’acheter du pain. Chose pensée, chose faite. Après avoir contacté plus de quatre personnes sans résultat, Mateso me file cinq cents francs. N’est-ce pas le prix d´une assiette d’un mélange de haricot, patates douces et manioc chez Maman Chichi ? C’est fini pour aujourd’hui. A chaque jour suffit sa peine – disent les Français.

Il est 8 heures pile.

Un autre jour s´annonce lugubre. Le ciel est maussade. Le soleil semble ne pas devoir apparaitre aujourd’hui. Le paysage est triste. Je me promène autour de mon appartement. Un coup de sifflet me surprend. Un nouveau rassemblement s’annonce. Avec le même principe de rapidité, la foule d’hier, avec les mêmes leaders, se rassemble. Cette fois-ci debout près du podium, je reconnais Jamborike qui nous harangue en ces mots :

Camarades de lutte et de route, félicitations pour la hardiesse et le courage que vous avez manifestés hier devant cette foule d’hommes en uniforme. Mais le chemin à parcourir est encore long. Je vous l’ai toujours dit, notre cause est juste. Ils ont la force et nous avons la durée. Tôt ou tard nous serons rétablis dans nos droits. Time will tell – disent les Anglais.

Il nous informe de l’arrestation et l’emprisonnement de cinq de nos chers confrères. On communique sur les chaussures, habits et pièces d’identité perdues. Je ne retrouve ni ma carte d’identité ni ma sandale. Tant pis. Et on se disperse.

Quelques instants plus tard, le sifflet retentit de nouveau. Avide de voir le dénouement de cette lutte active, tout le monde se précipite. Le brave orateur reprend la parole. Il donne un commandement : « Dans une minute on se retrouve au tribunal de MPIMBA pour suivre le procès de nos confrères ». Message reçu, on se sépare.

Il est midi. Le soleil est au zénith. Devant ce bâtiment aux murs en briques cuites dont la façade se tourne vers le lac Tanganyika et dont la charpente en tôles ondulés héberge les juges et nos confrères innocents, les honorables compagnons de route et de lutte bronzent. Ils transpirent. Sans abri, le soleil les accable. Ils s’en foutent. Leur cause est noble.

Incapable d’entendre les plaidoiries – la foule est immense – on se lasse mais on patiente. Un défendeur des droits de l’homme, je ne sais qui, nous tranquillise qu’ils vont être libérés. On le croit. Parole d’un sage ! On attend. On se parle… Des applaudissements, des sursauts, des embrassements… Quoi ? Des cris de joie ! Un camarade me murmure : « ils sont libérés ». Sans pouvoir me contenir, je hurle à tue-tête : « vainqueur que nous sommes !!! ». Sans savoir qui nous commande, nous longeons le boulevard de la victoire, serrés à la manière des vaches qui vont à l’abreuvoir, dans une course de semi-marathon. En brandissant de fraîches branches d’arbres, on chante des chansons de bravoure et de victoire. Je m’imagine l’immense joie qui a enveloppé les burundais la première fois qu’ils ont chanté  l’hymne national après le départ des colonisateurs.

Il est 18 heures.

De loin, les échos des honorables vainqueurs se font entendre. Tels les hommes de troupe en formation ! Les honorables confrères restés à domicile nous attendent tout le long du boulevard de la faim – lieu de passage pour parvenir à l’endroit habituel de rassemblement. Ils acclament notre retour. A notre arrivée, ils nous accompagnent en chantant nos hymnes de victoire. C’est la fête au village !

A destination, le lieu sacré de regroupement, on danse. On porte en triomphe les cinq rescapés de MPIMBA. On chante : umudandaza w’ibitenge yubahwe yubahwe cane – que le marchand de pagnes soit respecté, qu’il soit respecté à fond ! La fête. On danse. On se réjouit. Mon cœur bat. Je chante. Mon estomac réclame – j’ai seulement mangé la nuit d’hier grâce à l’intervention de Mateso. Je me promène. Je me faufile parmi les honorables marchands qui se soûlent. Mais mon cœur palpite. C’est quoi au juste ? La faim ? Je ne sais pas vraiment.

Il fait nuit. Quelques compagnons se retirent pour se restaurer. Et moi  je fais quoi sans argent ? Tant pis ! D’autres dansent encore. Peut-être qu’ils n’ont nulle part où se ravitailler comme moi. La danse, c’est un passe-temps. Pour moi c’est une évidence, pas une hypothèse – je n’ai pas où aller. Sous la lumière légère de cette lampe électrique, on danse. On échange aussi.

Au milieu de cette foule, pour le moment moins nombreuse qu’auparavant, Jamborike  remonte sur le podium. Des sifflements  réclamant le silence retentissent. Les confrères et consœurs  se calment. Ils écoutent.

« Honorables compagnons », des applaudissements l’interrompent. «  Vous venez de poser un acte grandiose de bravoure. Vous venez de soutenir et libérer vos camarades compagnons de lutte. C’est une victoire. Nous venons de voir libérer nos confrères et consœurs, mais la lutte se poursuit. Nos revendications restent les mêmes. Ne vous découragez pas. Depuis hier, crevant de faim, nous avons résisté aux Mister Blue jusqu’à maintenant. Nous sommes un peu fatigués, mais non pas lassés. Prenons le jour de demain comme jour de repos et nous allons continuer notre lutte le lendemain ». On acclame avec vigueur. Après ce discours mon cœur bat de plus en plus vite. On se disperse. Je me retire dans mon appartement.

Il est 19 heures vingt.

J’ai tellement faim que je n’arrive pas à dormir. Mon cœur bat très fort. Je suis allongé sur mon mince matelas. L’idée me vient de suivre les informations à la Télévision. Il est 19 heures 30. Le ministre du commerce apparait à l’écran. Il cite des noms : …NYABENDA ainsi que Paul JAMBORIKE sont rayés de la liste des vendeurs de pagne. NYABENDA qui ? Mon cœur bat de plus bel. Est-ce moi Guillaume NYABENDA ? Impossible. Qu’aurais-je fais ? Le ministre ne me connait pas d’ailleurs. Le cœur bat au rythme du tamtam. Je réfléchis : Paul JAMBORIKE est le chef de file, le fomentateur de tout  le mouvement de revendication. Peut-être que c’est ça la raison de son exclusion. Et moi ? Raison introuvable. C’est quelqu’un d’autre répondant au nom de NYABENDA. Je prends la résolution d’éteindre la TV et je m’en dors tout de suite.

Une sonnerie téléphonique me réveille. Il est 20 heures. Un message : « pole sana Guillaume, ç’ est arrivé ». « Quoi ? », je riposte au message. Pas de réponse. Impatience ! Je me dis que finalement  c’était peut-être bien de moi qu’il s’agissait à la télé. Bip. Un autre message. Je suppose que c’est Pierre qui me répond. Pas du tout. C’est Jeanne : «  Mes condoléances cher Guillaume. Ta carte d’identité  a été trouvée dans le corridor, là où nous étions hier pour réclamer nos droits ». « Oooooh ! » je pousse un soupir d’agonie. Le téléphone me glisse des mains et tombe. Je  roule du matelas à terre. Je perds connaissance.   

 

Les auteurs
jean Claude NDAYIPFUKAMIYE
NKURUNZIZA Apollinaire
Rivaldo NIYONIZIGIYE
Annick KWIZERA




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