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ENTRE QUATRE VIRUS -‘’PAPA’’*

                                                        Par jean Claude NDAYIPFUKAMIYE

*PAPA : P=politique ; A=alcool ; P=pauvreté ; A=amour

Vendredi, 16h 16 minutes.

Waouh ! Il fait vraiment beau. Le soleil brille avec langueur au dessus des vagues du lac Tanganyika. Il va bientôt se coucher et laisser le relais à la belle lune et aux merveilleuses étoiles scintillant dans le ciel bleu : mes douces amies chéries, compagnes de toutes mes nuits blanches…Bien évidemment, la douce brise du  lac rafraîchit magnanimement la Capitale du Burundi. Une circulation bien tranquille s’observe dans les rues de Bujumbura. C’est l’heure où les activités de la journée se terminent dans les tous derniers bureaux.

Sans conteste, les différentes bibliothèques de notre beau peuple buveur  sont déjà ouvertes. Avec joie, ils « lisent » sérieusement chacun et chacune selon son œuvre préférée : ou les célèbres romans importés comme vin de France, Campagne, Heineken, Skol…ou alors le plus célèbre des recueils poétiques qu’est la Primus…

À Kiss Club, au Toxic, Havana Club, Aosta,… de sucrées vesprées s’y offrent chaque weekend. Ça va chauffer aussi ce soir. De l’autre côté chez les M 23 (les Moins de 23 ans) ou bien chez les dénommés enfants de la terre ou encore chez les DG, c’est le lever du jour, les têtes chauffent, des trucs sophistiqués se planifient pour échapper à la surveillance des parents, les douces joues se parfument…des marathons de textos téléphoniques arrangent les rendez-vous des amoureux. Dans l’autre coin de la ville, c’est bientôt le lever du jour de la prostituée...

Le prisonnier dans la « pierre », les yeux toujours fixés sur les hauts murs à barbelés, attend impatiemment depuis 15 ans et 6mois le lever de son soleil de justice longtemps bloqué par les géants dinosaures …

 Les métalliques champignons dorés, surgis de terre à Sororezo, Gasekebuye,…ne cessent d’émerveiller les passants. Le Pays se reconstruit bien vite…Les Cieux aiment le Cœur de l’Afrique !

Et pourtant…

Salut pauvre étudiant vieilli en 2 ans par le  long trajet quotidien d’une heure quarante minutes, depuis mon petit nid vers l’Institut, autant sous l’accablant soleil d’Octobre que sous les diluviennes pluies d’Avril.

Salut belle chemise toujours inondée de sueur à mon  arrivée au cours.

 Coucou douces chaussures aussi belles que les célèbres bottes du vieux tirailleur sénégalais.

 Oh joli téléphone  gahinda bien affamé…0 sms à gogo…

Chère gorge sèche qui ne rêve que des doux et succulents ruisseaux de la Brarudi…Oh oui, la mousse j’adore ; oh oui, douce mousse tu me manques!

Pauvre cœur dispersé, battant chaque seconde en Sheila ou en Chéila, en Nonote ou en Nanette, en Fifi ou en Fofo, en Makurata ou en Matirida…

Pauvre cerveau écartelé entre salon Parti Politique, grande chambre Alcool, salle de bain Amour et Sexe et toiture Pauvreté !

116 francs burundais sur mon compte postal : situation d’il y a neuf mois où j’ai perçu la dernière bourse car triplement dans la même classe (sinistré suis-je, dans le jargon universitaire). Le rêve de m’aligner au moins encore une fois dans la vie à la chaine de perception de la bourse me tient énormément à cœur…Il faut coûte que coûte que je réussisse cette année…mais, comment y arriver avec mes quatre virus papa ?

16h30.

Fin de pause. On regagne les auditoires. Ces 30 minutes m’ont redonné force vu que mes doux yeux s’alourdissaient de sommeil et de fatigue car n’ayant dormi la veille, ni rien mis sous la dent à  midi…De l’air très frais j’ai déjeuné cette journée sous le grand manguier de l’institut et comme dessert, de jolis sourires échangés avec de douces jolies étudiantes  à la bourse vide suite au retard exagéré de distribution de cette dernière. Bourse épuisée, il ne reste à ces jolies étudiantes que l’ombre du manguier, à l’abri des cris de remboursements des magasiniers fournisseurs de provisions à crédit. Aussi mignonnes soient-elles, ces innocentes filles du pays n’échappent pas à la situation économique anormale dans leurs jolies cabanes sous les châteaux dorés…

Le professeur expose bien son cours. Tout au fond, derrière les autres, je cache ma figure juste pour qu’il ne se rende pas compte que c’est la première fois que je me présente dans son cours, à la dernière séance. Je mets les pieds à l’Institut à deux occasions : la session ou la fin du cours ! Les autres prennent note mais moi je m’abstiens car ventre affamé n’a point d’oreilles.

18h moins 5

Un merveilleux weekend nous est souhaité gentiment par le prof. La salle se vide et j’y reste seul. Pas pour préparer la session de lundi mais parce que mon âme est plongée dans une terrible langueur…écartelée entre quatre virus…virus puissants…virus amers…quatre virus :

Pauvreté et alcool.

Politique et amour.

La force de me lever et rentrer comme les autres me manque et en m’étendant sur le banc, un sommeil subit surprend mon être. Et ma Muse de me juger :

- O Toi Claude, je sens cette langueur qui inonde ton cœur et ton corps, ça me fait pitié. S’il te plait mon amour, il faut que tu te reprennes. Entre dedans ton cœur, dedans ta vie, engages et gagnes ce combat que tu mènes, je suis là.

- Oui, ma Muse, je suis vraiment désolé de ma faiblesse et de mes chaines scellées d’échecs. Pourquoi Dieu ne veut –il pas avoir pitié de cette Pauvreté qui m’empêche d’avancer en classe comme les autres étudiants ?

Regarde, je suis orphelin de carrière, sans aucun proche qui puisse se soucier de moi, ni père ni mère, sans avocat et sans ananas…A mon arrivée en ville, je rêvais d’une vie dorée de « Towneurs » (citadin), j’espérais un accueil chaleureux. Tout comme à ma venue au monde, je m’attendais à ce que la vie m’offre le meilleur… mais hélas ! J’ai fini à Buterere dans une hutte, que je ne parviens plus à louer depuis quelques mois.

 Pour survivre, tu sais bien que je dois passer toutes mes nuits à compter les étoiles, quand les nuages ou les orages ne les empêchent pas de briller ; à lancer des coups de poings et de pieds aux moustiques enragés ; à somnoler debout toute la nuit comme un poteau de fil de la Regideso ; à veiller sur chaque personne et voiture qui passe, craignant les bandits armés, passant mes nuits comme gardien du sommeil des gens nantis… Il m’arrive, ma Muse, de me demander où se trouve la justice des Cieux !

- Mais non, mon amour. Qui dit orphelin ne dit pas pauvreté ou misère…combien y a-t-il de milliardaires orphelins ? La pauvreté dont tu souffres ne serait-elle pas mentale ?

Combien d’étudiants moins riches que toi savent comment s’organiser dans leur maigre bourse, pour ceux qui en perçoivent encore ? Et d ailleurs, toi tu es City (gardien), le revenu que tu gagnes ne pourrait-il pas compenser la bourse que tu ne perçois plus ?

Combien d’étudiantes parviennent à gérer cette prime, sans revenu d’à côté, sachant les besoins liés à leur nature ; sans avoir à courir ici et là comme vous les hommes ?

 Dis-moi franchement ce que tu fais de ton revenu de City…libère-toi, détends-toi.

-Attends, ma Muse, tu parles des étudiantes ? Elles, elles sont vraiment bénies…haha, la nature elle-même leur offre beaucoup d’avantages…

Qui pourrait rester indifférent à un sourire d’une jeune fille à lèvres affamées ? Plutôt l’auto commande serait bien automatique pour nous hommes…soit.

Je reconnais, ma Muse, pauvreté mentale j’ai. Accorde-moi une fécondité mentale afin que je puisse m’organiser rationnellement.

 Tu sais, le revenu de gardiennage que je perçois finance l’amour et l’alcool qui me déchirent sérieusement. Même si je suis sinistré, mon cœur aime, mes yeux adorent la beauté de ces belles créatures qui peuplent la nature, mes doux doigts sont sensibles à la douceur des mains lisses, mes lèvres savent offrir de doux bisous aux lèvres mielleuses, mon âme rêve souvent d’une âme sœur, mes oreilles sommeillent au rythme de douces voix mélodieuses d’une amante, et mon cœur bat bien fort après trois heures sans texto d’une Nonotte. Mon être aime. Il aime vraiment.  Il aime profondément. Il aime à en mourir. Il adore sans raison. Il chérit une colombe. Mon sang ruisselle dans ses veines, le sien dans les miennes…sans blague.

Je me souviens de cette minute-là, dans une soirée de noces, où mes yeux ont croisé son regard d’ange. Comme le français Eluard, en zéro seconde la courbe de ses yeux fit le tour de mon cœur et tout mon sang circula dans ses regards ! Impossible de rester indifférent à son charme qui m’invitait. Elle m’a ouvert son cœur et son corps et, comme les moutons de Panurge, son courant d’amour m’a emporté vers le plus profond de son cœur où je suis prisonnier depuis ce jour-là…Je ne sais même pas comment l’exprimer ou l’expliquer.

-Hum, mon Prince, follement tu aimes. Il y a de l’amour vrai et du faux. Tu es forcément emporté par une attirance qui n’est qu’éphémère. C’est un coup de foudre ça. Tu es presque foutu si tu continues à t’enfoncer dans ce gouffre amer…tu te retrouveras demain en état de carcasse je te le jure…je sais que quand aime on est aveugle mais quand même, entrouvre au moins les yeux : ça me fait pitié de te voir t’enchainer dans des liens épineux à exposer ta si chère chair au brasier…

- Qu’est ce que tu racontes, ma Muse ?

-Avec les soixante-dix mille francs burundais que tu gagnes, tu appelles ta Nana-Nonotte, je ne sais pas quoi, et vous voilà sortir…main dans la main, amoureux. De vins, vous vous enivrez. Tu ne te rends même pas compte du solde dans ta poche. Ne te souviens-tu pas de l’autre jour à Saga, où tu commandais tous les dindons du monde, te rendant compte qu’il te manquait 100000 francs burundais, tu as appelé ton meilleur ami John qui t’a sauvé…sans lui, ne serais-tu pas retenu par les body guard ?  Et tu sais, ta supposée chérie, ne serait-elle pas au même moment reprise par des magnats de là ? Tu te la joues riche, ta chérie commande et toi tu payes…et comme des vampires vous consommez l’amour. On dirait que tu es diabétique de « sa petite culotte » ! Des rapports non protégés vous faites, tu ne penses même pas aux conséquences de votre vagabondage sexuel…Tu peux l’engrosser alors que tu n’as même pas où vivre comme il faut ; et puis il y a le Sida, les autres maladies sexuellement transmissibles…sans oublier que tu te détruis physiquement. Vraiment tu me fais pitié…

-Paix s’il te plait, je te le demande, ma Muse !

-J’ai pas terminé. À part ta déesse, c’est l’alcool. Regarde à quel point tu peux même être emporté par le vent, te reste-t-il au moins quarante kilogrammes ? Tu t’absentes aux cours et tu te soûles dès la matinée, ton estomac rêve toujours de se voir nourrir à satiété …et tu trompes les gens que tu veilles la nuit…

Heureusement que tu as des camarades de classe qui t’informent des jours des sessions que tu ne prépares jamais, ou qui signent les présences à ta place. Et, paradoxalement, tu rêves de réussir…

-Ma Muse…

-Oh mon pauvre prince…et devines le programme de demain ?

-À la permanence…et ça sera chaud demain…l’Agenda est vraiment important ; une occasion que même ceux qui sont à l’agonie n’oseraient rater !

-Mon bébé ! Toi, au lieu de te concentrer sur des sessions les weekends, seul temps libre dont tu disposes, c’est toi qui hisses toujours le drapeau du parti. J’imagine que ce n’est que l’idéologie du parti que tu respires chaque seconde. Dans les cérémonies, tu t’affubles de logos du parti jusqu’aux sous-vêtements ! Comme des robots qu’on commande, vous agissez sans le moindre discernement par rapport à ce qu’on vous oblige à faire et vos politiciens adorent vous voir leur servir de ponts dont ils profitent à fond ! La politique, c’est une drogue à laquelle tu deviens accroc si tu n’y prends pas garde !

-Ma Muse, ma chère conscience, pourquoi m’as-tu abandonné à moi-même ?

Où est ce que tu étais tout ce temps ? Dedans mon être ? Ça non ! Mais ma Muse, l’amour je suis incapable d’y renoncer, l’alcool non plus. Imagine-toi aussi sans bourse…sans Amstel…sans bisous d’une amante… sans mon parti bien-aimé ! N’y aurait-il pas une autre voie de s’en sortir ? Je suis totalement foutu. Laisse-moi mourir d’amour, un bisou sucré et sonore à moi sonnant, une boisson dans la main tenue en angle de consommation bien évidente, chantant l’hymne de mon cher parti…oh, combien ce serait chouette, ma Muse !

-Non, non, non…pas de ça mon prince charmant ! Je ne t’ai jamais abandonné, j’ai toujours été dedans toi, j’ai toujours marché à tes côté, fort et haut j’ai crié et supplié mais fortement sourdes ont toujours été tes oreilles…mais reviens-moi ; il y a encore une chance, tout n’est pas perdu. Devant toi, il ya un milliard d’étoiles qui brillent, de doux sourires, tant d’amours, tant de fleurs, un bouquet de réussites qui t’attendent… sois juste toi-même et tu verras. Laisse-moi encore cette chance de te guider, tu ne seras plus jamais déçu, je te le jure sur la tête de ma mère !

Soudain un sommeil de plomb m’aspira…ma Muse venait de me quitter !

Dring !!! Un beau coup de fil me réveilla…de qui était-ce ?

Ma belle aimée Nonotte que ma Muse venait de m’interdire ! 15 appels en absence !!! J’étais totalement absorbé et plongé en moi-même.

Ayant décroché, elle protesta que je lui avais trop manqué…elle m’attendait au campus où je suis de temps en temps maquisard…ça chauffait au pays bas chez elle !!!

Vingt heures moins quinze déjà ! J’ai trop rêvé !

Doucement je me suis relevé, avec bien sûr mes membres de langueur qui chancelaient, doucement je sortis de l’auditoire tout honteux. J’avais même oublié que j’étais de garde cette nuit.

Mon être replongea dans un dilemme absolu : mon amour au campus, chaude à 110ºC… ou mon patron qui m’attend sans aucune chance de me voir apparaître. Ayant informé mon patron de mon impossibilité de veiller cette nuit-là, je me suis dirigé vers mon amour, tout conscient de cette détermination: aller vers une vie nouvelle.

Les auteurs
jean Claude NDAYIPFUKAMIYE
NKURUNZIZA Apollinaire
Rivaldo NIYONIZIGIYE
Annick KWIZERA




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